La finale de la coupe du monde.

Nous voilà à la veille de quitter le pays des Aussies pour retrouver notre bonne vieille France…après une huitaine de jours à Sydney…

Au lendemain de la défaite de l’équipe de France en finale de la coupe du monde , je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre la frustration et la désillusion qu’engendrent un tel match pour le Bleus et ce que nous avons ressenti…

Hier soir, le « Rugby Club » était noir et bleu-blanc-rouge… 38 français étaient là pour apporter leur soutien aux « Bleus » comme disent les australiens, lesquels étaient tout acquis à notre cause. Un peu comme la rivalité entre le quinze de la Rose et nous… Une montagne maorie filtrait les anglais mais on se serait vraiment cru au « Pousse au crime » ou dans un autre bar de la rue Princesse à St Germain…

A Sydney nous étions moins plongés dans la politique de dénigrement de l’équipe de France par la presse néo-zélandaise… comme l’ont vécu Nicho et Laurent, présents à Auckland pour l’arbitrage de la Military World Cup…

Plusieurs commentaires m’inspirent la laborieuse victoire de la prétendue meilleure équipe du monde, dont les difficultés à étaler son talent lors des grands évènements n’a d’égal que l’arrogance de sa presse.

Ces français dont le jeu est  « la honte du rugby mondial » selon les journaux néoZ ont montré leur solidarité, leur engagement physique, leur organisation du jeu   en pratiquant un jeu complet avec des avants agressifs dans le bon sens du terme et des ¾ entreprenants… Le French Flair était de retour (enfin !).

Ils n’ont pas été battus rugbystiquement mais politiquement… Il FALLAIT que les All Blacks gagnent cette coupe du monde qui se déroulait sur leur territoire national. Le rugby est en Nouvelle Zélande encore plus important que ce que peut être le football au Brésil…

Tout un peuple attendait cette victoire afin d’éviter que l’image de  « champions du monde des tests-matchs » ne leur soit définitivement attribuée… ce qu’ils sont un peu tout de même !

Le tremblement de terre de Christchurch a meurtri les néo-zélandais au plus profond de leur chair. La victoire des joueurs à la fougère est de ce point de vue une forme d’hommage rendu aux victimes que je trouve respectable.

Pour le reste, je regrette, je trouve que l’équipe de Nouvelle Zélande est un petit champion du monde. Dans mon esprit, en gagnant de cette manière, ils sont tombés de leur piédestal… La complaisance d’un arbitre, assurément actuellement le meilleur au monde, témoigne de la pression politique là où la campagne insultante de la presse kiwi témoigne des doutes All Blacks face à des « frogies » capables de battre sur un match n’importe quelle équipe au monde…

Faut il croire que l’issue de cette compétition mondiale relève plus du dessein politique que sportif du pays organisateur ? Il n’y a qu’un pas que je fais volontiers. 1995, année de la victoire de l’Afrique du Sud de Mandéla, au lendemain de la fin présumée de l’apartheid, 2011, victoire de la Nouvelle Zélande, meilleure équipe au monde, mais devancée au palmarès de la coupe du monde par son voisin australien (2 titres) et l’Afrique du Sud (2 titres également)… 2015, pourquoi ne pas décider d’une victoire du pays organisateur, d’un pays de l’hémisphère nord (parlant la langue de Shakespeare), du pays où fut inventé le rugby. Pour peu que le prince Charles ne se marie une troisième fois ou que la Reine Elisabeth décide de ne plus porter de chapeau à plumes, je verrai bien l’Angleterre championne du monde, pour le plus grand plaisir des hypocrites de l’IRB…

Pour clore le sujet, un petit mot de l’après-match… J’aurais aimé que la Nouvelle-Zélande se comporte comme un grand champion. Attribuer un titre de noblesse  (Sir Richie Mac Caw) au plus grand tricheur du rugby moderne, également auteur d’un magnifique coup de genou auquel la pommette de Morgan Parra n’a pas résisté (bizarre, le joueur le plus craint avec Julien Bonnaire) ne manque pas de grandeur ! Poursuivre la campagne médiatique de dénigrement de l’équipe de France par des rumeurs sur d’éventuels mauvais gestes de joueurs pourtant réputés des plus corrects comme Dusautoir ou Rougerie manque singulièrement d’élégance. L’IRB n’est pas en reste ! Sanctionner la France parce qu’elle s’est permise d’avancer au-delà du centre du terrain pendant le haka des All Blacks, rite traditionnel au cours duquel le geste d’égorgement s’est normalisé…

Frustration et tristesse ! Tristesse pour cette équipe de France, pour nous tous qui aimons le rugby Tristesse pour le mythe All Blacks qui s’est cassé ce 23 octobre, non pas à cause du résultat en lui-même mais par le comportement de beaucoup de ces néo-zélandais, bien arrogants et peu respectueux de la peine qu’engendre une troisième finale perdue…