Coupe du monde militaire de rugby en Australie et ... Nouvelle-Zélande...

La British Army en battant les forces armées australiennes 60-15 est devenue le premier champion du monde militaire, les SAMOA prenant la troisième place… Avec la France gagnant la consolante (la « Plate »), de loin, notre poule était bien la plus forte !

Que de regrets ! Défaits 13-12 par les Samoa au terme d’une domination aussi écrasante que stérile, nous pensons qu’un petit coupe de pouce du destin, ou un brin de réussite, aurait certainement changé notre destinée… Il n’est pas venu. Nous n’avons pas connu la Nouvelle-Zélande et tout ce qui pouvait accompagner le chemin de notre équipe parallèlement à celui de l’équipe de France… C’est la dure loi du sport où il ne suffit pas de participer mais où seule la victoire compte…

Après plus de 21h de vol en avion, une escale à Abu Dhabi,… nous voilà de retour en France… Dans les têtes encore plein d’images de l’Australie, de Canberra, de Sydney mais aussi le sentiment d’être passé de peu à côté de quelque chose de plus grand…

Un aventure de cinq semaines à l’autre bout du monde crée des liens. Une réelle amitié, des souvenirs de moments joyeux, de bonnes rigolades, mais aussi de ces matchs, et  plus particulièrement d’un, celui des Samoa. Une mêlée qui défonce trop vite sa rivale, un coup de pied qui flirte avec l’extérieur du poteau ! Et la tristesse de tous, qu’ils soient joueurs, entraineurs, préparateurs physiques, manager, médecin, kinés… Le sport engendre tant de moments de bonheur qu’il faut bien payer par d’autres où tristesse, frustration, déception dominent….

Voilà, ce blog s’achève. J’ai essayé de faire partager des moments de ce groupe de 40 « mecs » qui ont vécu un moment fort de leur vie d’hommes ou de femme (et oui, Judith, notre kiné) dont ils se souviendront certainement toute leur vie… Certains connaîtront à nouveau une telle aventure dans 4 ans, elle sera différente…et je n’en serai pas… that’s life !

Nous voilà à la veille de quitter le pays des Aussies pour retrouver notre bonne vieille France…après une huitaine de jours à Sydney…

Au lendemain de la défaite de l’équipe de France en finale de la coupe du monde , je ne peux m’empêcher de faire un parallèle entre la frustration et la désillusion qu’engendrent un tel match pour le Bleus et ce que nous avons ressenti…

Hier soir, le « Rugby Club » était noir et bleu-blanc-rouge… 38 français étaient là pour apporter leur soutien aux « Bleus » comme disent les australiens, lesquels étaient tout acquis à notre cause. Un peu comme la rivalité entre le quinze de la Rose et nous… Une montagne maorie filtrait les anglais mais on se serait vraiment cru au « Pousse au crime » ou dans un autre bar de la rue Princesse à St Germain…

A Sydney nous étions moins plongés dans la politique de dénigrement de l’équipe de France par la presse néo-zélandaise… comme l’ont vécu Nicho et Laurent, présents à Auckland pour l’arbitrage de la Military World Cup…

Plusieurs commentaires m’inspirent la laborieuse victoire de la prétendue meilleure équipe du monde, dont les difficultés à étaler son talent lors des grands évènements n’a d’égal que l’arrogance de sa presse.

Ces français dont le jeu est  « la honte du rugby mondial » selon les journaux néoZ ont montré leur solidarité, leur engagement physique, leur organisation du jeu   en pratiquant un jeu complet avec des avants agressifs dans le bon sens du terme et des ¾ entreprenants… Le French Flair était de retour (enfin !).

Ils n’ont pas été battus rugbystiquement mais politiquement… Il FALLAIT que les All Blacks gagnent cette coupe du monde qui se déroulait sur leur territoire national. Le rugby est en Nouvelle Zélande encore plus important que ce que peut être le football au Brésil…

Tout un peuple attendait cette victoire afin d’éviter que l’image de  « champions du monde des tests-matchs » ne leur soit définitivement attribuée… ce qu’ils sont un peu tout de même !

Le tremblement de terre de Christchurch a meurtri les néo-zélandais au plus profond de leur chair. La victoire des joueurs à la fougère est de ce point de vue une forme d’hommage rendu aux victimes que je trouve respectable.

Pour le reste, je regrette, je trouve que l’équipe de Nouvelle Zélande est un petit champion du monde. Dans mon esprit, en gagnant de cette manière, ils sont tombés de leur piédestal… La complaisance d’un arbitre, assurément actuellement le meilleur au monde, témoigne de la pression politique là où la campagne insultante de la presse kiwi témoigne des doutes All Blacks face à des « frogies » capables de battre sur un match n’importe quelle équipe au monde…

Faut il croire que l’issue de cette compétition mondiale relève plus du dessein politique que sportif du pays organisateur ? Il n’y a qu’un pas que je fais volontiers. 1995, année de la victoire de l’Afrique du Sud de Mandéla, au lendemain de la fin présumée de l’apartheid, 2011, victoire de la Nouvelle Zélande, meilleure équipe au monde, mais devancée au palmarès de la coupe du monde par son voisin australien (2 titres) et l’Afrique du Sud (2 titres également)… 2015, pourquoi ne pas décider d’une victoire du pays organisateur, d’un pays de l’hémisphère nord (parlant la langue de Shakespeare), du pays où fut inventé le rugby. Pour peu que le prince Charles ne se marie une troisième fois ou que la Reine Elisabeth décide de ne plus porter de chapeau à plumes, je verrai bien l’Angleterre championne du monde, pour le plus grand plaisir des hypocrites de l’IRB…

Pour clore le sujet, un petit mot de l’après-match… J’aurais aimé que la Nouvelle-Zélande se comporte comme un grand champion. Attribuer un titre de noblesse  (Sir Richie Mac Caw) au plus grand tricheur du rugby moderne, également auteur d’un magnifique coup de genou auquel la pommette de Morgan Parra n’a pas résisté (bizarre, le joueur le plus craint avec Julien Bonnaire) ne manque pas de grandeur ! Poursuivre la campagne médiatique de dénigrement de l’équipe de France par des rumeurs sur d’éventuels mauvais gestes de joueurs pourtant réputés des plus corrects comme Dusautoir ou Rougerie manque singulièrement d’élégance. L’IRB n’est pas en reste ! Sanctionner la France parce qu’elle s’est permise d’avancer au-delà du centre du terrain pendant le haka des All Blacks, rite traditionnel au cours duquel le geste d’égorgement s’est normalisé…

Frustration et tristesse ! Tristesse pour cette équipe de France, pour nous tous qui aimons le rugby Tristesse pour le mythe All Blacks qui s’est cassé ce 23 octobre, non pas à cause du résultat en lui-même mais par le comportement de beaucoup de ces néo-zélandais, bien arrogants et peu respectueux de la peine qu’engendre une troisième finale perdue…

Et oui, la sélection militaire française de rugby a remporté la consolante, la « Plate », face à la CHINE sur le score de 76-13…

L’entraîneur chinois a dû sélectionner les 30 plus costauds de son armée…mais pour le rugby ce n’est pas encore çà. Des gaillards, un peu de technique, de la vaillance, voilà résumé le profil de l’équipe chinoise.

Un match à sens unique où les joueurs se sont appliqués et nous offerts une cascade d’essais… Cela a rappelé que le tirage au sort ( ?) ne nous a vraiment pas favorisé…

Et donc nous remportons le trophée : une assiette (belle, certes, en métal argenté, gravée), la « plate »…

Au dernières nouvelles, ce sont la British Army (victorieuse des Tonga, 15-10) et l’armée australienne (victorieuse des Samoa 25-10) qui se rencontreront en finale.

Lundi 17 nous quittons notre base de Richmond pour la base d’état-major de Randwick, un des quartiers de Sydney, près des plages de Coogee, Bondi et Maroubra… Les installations sportives de « Randwick Barracks » sont au top, un terrain de football australien, un terrain de rugby, un gymnase splendide, des tennis, une salle de sport immense, squashs,…piscine de 50 m avec 8 couloirs… Où trouve t’on des telles installations en France ?… Nous sommes logés dans le même bâtiment que la Royal Navy et la cohabitation se fait sans problème. En bus nous sommes à 30 mn du quai de départ des ferrys… pour Manly, etc…

Le matin 3h de sport sont prévus pour la délégation : footing au bord des plages, sous les splendides maisons de ce quartier résidentiel, tennis-ballon, basket, foot aussie, foot-soccer,… Cela permet aux joueurs de s’entretenir et d’avoir une activité planifiée. Ainsi ils ne sont pas livrés à eux-mêmes…

J’ai bien été tenté d’aller à Alice Springs pour voir la fameuse montagne ULURU mais les prix sont prohibitifs. Il faut dire que les distances sont telles qu’il faut prendre l’avion à chaque fois… Bref, çà risque d’être plutôt surf, etc…

Quelle joie pour nous de voir la France en finale de la World Cup même si ce match d’Auckland ne restera pas dans les annales du rugby…français… Mais « seule la victoire est belle » et c’est le résultat qui reste dans l’histoire, pas forcément la manière… Sachons l’apprécier ! En tous cas, ici, nous nous en satisfaisons…

En ce qui nous concerne, notre compétition se termine demain avec la finale de la « consolante » contre la Chine ! Affiche plutôt inédite que ce France-Chine de rugby joué dans la capitale australienne… 8h de bus et probablement l’impossibilité de voir la dernière demi-heure de Nouvelle Zélande – Australie…mais un match à gagner…

Lundi nous quittons Richmond pour nous rapprocher de Sydney puisque nous nous installons à Randswick ( ?) ce qui devrait nous permettre de mieux profiter de la grande métropole Australienne…

Voici la composition de l’équipe pour demain :

1/Tuani KAFOA (Air - Hagetmau) – 2/Julien FIOR (Terre - Anglet) - 3/Florian LAPEYRADE (Marine – Aviron Bayonnais)

4/Grégory DECROCQ (Terre – RO Grasse) - 5/Melvin BOSSOREIL (Gendarmerie – US Thuir)

6/Benoît COULON (Terre - ACBB) – 7/Frédéric PLANAS (Terre - US Tyrosse) – 8/Manuel BIDART (Marine - RC Toulon)

9/Christophe DESVAUX (Terre - ACBB) – 10/Frédéric CORBELLA (Gendarmerie - PUC)

12/Cédric JACOB (Air - Orsay) – 13/Pierre BOUTEILLER (Gendarmerie – La Réole)

11/Jimmy PEUCHAUD (Marine – US La Seyne) – 14/Erman MUSSARD (Terre –Morlaas)

15/Fabrice VALETTE (Marine – RC Carqueiranne Hyères La Crau)

Remplacants :

Cédric MARTINEZ (Marine – Aviron Bayonnais)

Franck CARRERE (Air – Gujan-Mestras)

Gérald LESTRAT (Marine - RC Toulon)

Aymeric PORTALIER (Marine – RC Vallée du Gapeau)

Lionel SANCHEZ (Gendarmerie - Pamiers)

Benoît BREYSSE (Gendarmerie - Agde)

Samir BEKHIRA (Gendarmerie - Prades)

Enfin une belle victoire face à une équipe de vieux briscards très, très c… Une avalanche d’essais est venue récompenser une domination totale des avants français et le beau jeu des ¾. Le « French Flair » a ravi les spectateurs présents autour de ce beau terrain en plein milieu de la caserne victorienne, siège de l’état-major de l’Army. Un match empreint d’une vraie nostalgie d’autrefois autour du terrain et sur le terrain avec distribution de mauvais coups par les australiens, sous l’œil complaisant de l’arbitre néozélandais. Une bonne vieille « générale » de circonstance, initiée par nos chers policiers… mais mal terminée pour eux, un australien broutant l’herbe, se terminait par un carton jaune de chaque côté. Les français n’étaient pas ingrats hier, les australiens sont repartis avec les valises pleines et une bonne dose de bourre-pifs dans la tête…

L’autre match de cette consolante a vu la Papouasie-Nouvelle Guinée perdre de peu devant la Chine, la Chine que nous rencontrerons en petite finale dimanche à 15h locales à Canberra…

Les ¼ de finales de l’épreuve majeure ont apporté leur lot de surprises. Ainsi la Nouvelle-Zélande a été battue par les Tonga (26-27)  et surtout…la Royal Navy a été pulvérisée par les Samoa 54-3 !!!!!! Vont avoir un gros supplément de bagage à payer dans l’avion, les sujets de sa Gracieuse Majesté, avec deux valises (83-0 et 54-3).

Cette victoire des Samoa nous a fait bien plaisir mais nous donne des regrets monstrueux et un immense sentiment de frustration… Nous avions vraiment notre place en Nouvelle-Zélande pour disputer une demi-finale devant l’armée australienne qui a eu toutes les peines du monde à battre une Royal Air Force vraiment peu impressionnante depuis le début de la compétition (12-9). Les demi-finales opposeront donc la British Army au Tonga, L’Australie aux Samoa… Imaginons une finale Tonga-Samoa !!!!!

La France sera tout de même représentée en Nouvelle Zélande pour cette première édition militaire par Laurent Sclafer, notre arbitre, qui pourrait fort bien diriger la finale. Heureux veinard mais de loin le meilleur arbitre du tournoi !

Le soir de notre match, les équipes étaient toutes réunies pour un dîner de représentation, excellent au demeurant, très bien arrosé, dîner au cours duquel chansons du Pacifiques et…du pays Basque ont animé les agapes…

Le match se déroule en plein milieu de la caserne victorienne de …Victoria Barracks (là ou le Rugby Club de la Marine Nationale a triomphé de la marine australienne le 14 juillet 2010)… à 16H… Au fait nous n’avons pas de vestiaire !

La composition de l’équipe est la suivante :

1/Jordan SENECA (Marine – Stade Français) – 2/Franck CARRERE (Air – Gujan-Mestras) – 3/Cédric MARTINEZ (Marine – Aviron Bayonnais)

4/Grégory DECROCQ (Terre – RO Grasse) (cap) – 5/Aymeric PORTALIER (Marine – RC Vallée du Gapeau) 3^ème ligne :

6/Erwan GELY (Terre – Bon Encontre) – 7/Lionel SANCHEZ (Gendarmerie - Pamiers) 8/Manuel BIDART (Marine - RC Toulon)

½ Mêlée : 9/Christophe DESVAUX (Terre - ACBB)

½ Ouverture : 10/Frédéric CORBELLA (Gendarmerie - PUC)

¾ centres : 12/Cédric JACOB (Air - Orsay) – 13/Fabrice VALETTE (Marine – RC Carqueiranne Hyères La Crau)

¾ ailes : 14/Stéphane DESVAUX (Gendarmerie – PUC) – 11/Jimmy PEUCHAUD (Marine – US La Seyne)

Arrière : 15/Sébastien BENASSIS (Marine – Aubagne)

Remplacants :

Yannick BARABANT (Terre – Mérignac)

Romuald BONALUQUE (Air - Bastia)

Melvin BOSSOREIL (Gendarmerie – US Thuir)

Frédéric PLANAS (Terre - US Tyrosse) 

Antoine ROBICHON (Air - Voiron)

Benoît BREYSSE (Gendarmerie - Agde)

Erman MUSSARD (Terre –Morlaas)

Lever difficile le lendemain de notre défaite face aux samoans. La tête est lourde mais sûrement pas à cause des bières que nous n’avons même pas vues de loin… Chacun repense à ce match incroyablement perdu. Fifi a visionné pendant la nuit le DVD du match et son analyse est prête pour le débriefing de ce soir.

Le staff médical attaque les soins, les prépas physiques la récupération, les entraineurs voient et revoient les vidéos, le manager anticipe déjà les problèmes logistiques…

L’après midi est plus calme, libre jusqu’à 17h où nous retrouvons pour la séance vidéo. Auparavant certains sont allés taper dans la petite balle blanche… 16$ le parcours…

Après la séance vidéo et les commentaires des entraineurs…les joueurs ont organisé un barbecue. L’ambiance est détendue, chaleureuse, cela fait du bien et contribue à « digérer » cette vilaine défaite. Bière, saucisse, mouton, musique, chansons, paquito ! Voilà ce qu’il faut au groupe.

Mardi 11, journée libre. Didier, notre manager a acheté à chacun un « Pass » pour bénéficier des transports en commun sur le grand Sydney. Les groupes partent les uns après les autres. Il fait grand beau temps. Le staff en profite aussi. Un peu galère le trajet pour se rendre dans la métropole australienne. Nous quittons notre base à 9h15 : bus vers la gare de Richmond, 2^ème bus car la voie ferrée est en grands travaux cette semaine, puis train jusqu’à l’hôtel de ville, arrivée 2h30 après le départ…

Un petit tour à King Cross, le Pigalle de Sydney… De jour ? Non ! On y trouve le meilleur magasin de vrais boomerangs de la métropole australienne, tenu par un vieux monsieur de 90 ans… Après l’achat de quelques-uns de ces superbes objets fabriqués mains par des aborigènes, direction Darling Harbour pour prendre le ferry vers la plage de Manly. L’occasion d’admirer depuis la mer, l’Opéra et Harbour Bridge.

Manly est une plage de surf, immense. Aujourd’hui il y a peu de vagues mais … en se baignant le staff médical body-surfe dans une eau fraîche… Les magasins de vêtements de surf pullulent, tout comme ceux vendant tee-shirts « aussies » (les australiens) et autres souvenirs… Ilsn’échappent pas à notre visite !

La plage est superbe. Ici on se sent décontracté. Les australiens y vivent sûrement bien, s’adonnant à toutes sortes de sports mais à seulement 30mn de bateau des plaisirs de Sydney (ou de leur travail !). Nicho, un de nos deux kinés, rencontre un allemand avec lequel il a sympathisé au cours du tour du monde qu’il a effectué avant de s’engager… Incroyable !

En fin d’après-midi, nous retournons à Sydney pour goûter une pinte au « Fortune of War », le plus vieux pub de la ville, dans George street, avant de dîner chinois en plein air car c’est la journée du …goût …chinois… Un immense pique nique à l’australienne… Puis retour sur Richmond…en moins de deux heures…

Demain, il faut reprendre le chemin de l’entraînement pour préparer notre match face à la police australienne… Ces deux jours ont aidé le groupe à faire le deuil de sa coupe du monde et le vide dans la tête de tous (la défaite face aux SAMOA a détruit beaucoup d’illusions et de rêves… et restera certainement comme un souvenir inoubliable et malheureux pour tous ces sportifs ainsi que pour leur encadrement)…

Quelle terrible désillusion pour tout le groupe après cette défaite devant les policiers samoans. Pourtant les conditions initiales étaient réunies pour venir à bout d’une équipe « gaillarde » physiquement mais certainement beaucoup moins technique, en particulier au niveau des avants.

Nous partons la veille pour Canberra afin de s’éviter la fatigue liée à 4 heures de bus. A l’arrivée, direction l’école militaire (l’équivalent australien de St Cyr Coëtquidan) pour un décrassage. Cette école associe tradition et modernité avec des bâtiments remplis des vestiges historiques du passé militaire des australiens et d’autres modernes où sont logés les joueurs chinois par exemple. Le tout au milieu d’un domaine sportif unique avec plusieurs terrains de football australien, de rugby et un magnifique parcours de golf (!!!!), le Royal Military Golf Club…

Le dîner est vite servi car il y a notre quart de finale France-Angleterre… Sarah, notre officier de liaison nous trouve la salle de TV au mess des cadets. Nous nous mettons rapidement dans le match avec cette première mi-temps de rêve des français. La seconde est plus tendue. Pour nous cette victoire des Bleus va au-delà du résultat sportif. Depuis 3 jours, le staff connaît des tensions avec le règlement qui évolue, toujours en faveur des anglais et des décisions maladroites des organisateurs. Pour en rajouter une couche, un de nos joueurs, Benoît C, a été cité pour coup de poing contre un joueur anglais lors de notre match contre la British Army. Il écope de deux matchs de suspension. En revanche un plaquage très dangereux et un coup de pied à joueur à terre restent impunis… C’est çà l’équité sportive vue par les britanniques… DONC la France en battant l’Angleterre contribue à remonter notre moral et nous montre le chemin… Bravo à Dusautoir et à ses 21 partenaires ! Allez les Bleus !

Après le match, nous quittons l’école militaire pour gagner le camp d’entraînement de l’armée australienne où nous sommes logés pour la nuit. 30mn au milieu de la forêt avec les kangourous qui croisent la route de notre car. C’est hallucinant ! Lecamp est perdu au milieu de la forêt dont les bruits témoignent d’une intense vie animale. Extraordinaire ! Nous sommes très bien logés même s’il fallait venir avec notre couchage… La nuit est fraiche mais réparatrice. Après l’amical bonjour d’un kangourou qui nous croise en allant à la douche (nous, pas lui, quand même !), nous repartons pour l’école militaire où nous allons passer la journée avant notre départ au stade des Vikings.

Le dimanche matin donc, entrainement du capitaine pour les derniers réglages. Nous déjeunonsavec le général commandant supérieur des forces françaises en océan Pacifique, venu de Nouméa pour la circonstance nous apporter son soutien pour le match. Fana Rugby, il s’adresse aux joueurs avec les mots qu’il faut. Nous séjournons dans le splendide mess des aspirants, nous reposant dans ce décor victorien qui stigmatise le courage des armées australiennes, en particulier lors des deux grands conflits mondiaux. 15H, discours d’avant-match des entraineurs, remise des maillots et collation. 15h30 départ pour le stade. La pression monte !

A 17h, les joueurs attaquent l’échauffement. 17h50 la Marseillaise retentit dans le ciel crépusculaire du Vikings Park de Canberra, chantée par une quarantaine de français…

Comment a t’on fait pour perdre ce match ? Les statistiques sont impressionnantes : 100% de ballons gagnés en touche sur nos lancers, la mêlée samoane enfoncée, seulement 5 pénalités contre nous pour tout le match, des progressions en groupés pénétrants hectométriques,… Au vu de ces éléments, le spectateur averti se dit que nous avons dû gagner de 40 points… Et non ! Défaits d’un petit point…

Des fautes de mains, des choix discutables, un placement souvent trop à plat des ¾, un jeu au pied imprécis en particulier en 2^ème mi-temps, une maladresse aux tirs aux buts, mais aussi une volonté farouche des samoans, un défi physique de tous les instants et…un « essai casquette » marqué juste avant la mi-temps entaché d’un bel en-avant (que nous n’avons pas vu mais que le juge de touche a signalé en vain à l’arbitre de terrain)… tous ces éléments ont contribué à notre défaite… Nous l’assumons…et le groupe reste solidaire dans l’adversité, au moins fort sur le plan humain…

Pour couronner le tout, à peine le match est-il terminé, que le chauffeur de notre bus nous annonce qu’il part dans un quart d’heure pour des raisons de temps de travail. Allez ouste, tout le monde dans le bus, pas de douche! Les joueurs embarquent avec leur short et leur maillot, pas de réception, deux malheureux sandwichs qui se battent en duel, pas d’eau, un vrai bonheur ! On boit le calice jusqu’à la lie… A minuit, après quatre heures de bus, nous arrivons à Richmond ! Dégoûtés !

Police des Samoa - Sélection France militaire 13-12

Mi-temps : 13-6

France : 2 drops et 2 pénalités de Jacob.

Ciel gris, pluie, temps frais, lendemain du match morose axé sur la récupération avec étirements et piscine (l’eau est à 16°C !!!!!). Pas de blessés mais beaucoup de contractures, douleurs aux épaules, etc… Antalgiques, anti-inflammatoires et beaucoup de soins auprès des kinés qui s’activent non-stop doivent permettre aussi de récupérer de ce match physique que nous a imposé la British Army. L’analyse vidéo et les commentaires des coachs complètent cette journée…

Vendredi c’est la reprise de l’entraînement avec  en particulier pour les avants, mêlées, mêlées et touches, touches, touches…

Pour Arnaud, malheureusement, la coupe du monde est finie et la saison très compromise avec la rupture complète d’un croisé, synonyme de chirurgie et de 6 mois d’indisponibilités…

L’après-midi est occupée par un moment de détente avec la visite du zoo de Sydney et l’occasion d’approcher koalas, kangourous, et autres wallabies… Même brève, cette visite permet au joueur de couper un peu avec le rugby…et notre camp de base plus assimilable à Alcatraz, où il ne faut subir les beuveries australiennes nocturnes des aviateurs et la mauvaise éducation de l’équipe de la Royal Navy… Et puis, en dehors du billard, des fléchettes et du surf sur Internet…il n’y a rien à faire… Vendredi  soir, au retour du zoo, ont lieu l’analyse du jeu de l’équipe samoane et l’annonce de l’équipe qui jouera dimanche soir à Canberra.

Samedi matin, nouvel entrainement pour quelques réglages sur les touches et les renvois. Les ¾ répètent leurs gammes. La pression monte. Après le déjeuner nous prenons le bus, départ Canberra et 4h de route. Nous sommes hébergés au camp d’entraînement de l’école militaire. Il ne nous a pas été facile d’obtenir le feu-vert des organisateurs de la compétition qui ne voulaient pas que nous puissions nous accorder cette possibilité (obtenue grâce au concours de notre officier de liaison François). En sachant que l’équipe militaire australienne l’a fait, les anglais également et que nos adversaires samoans jouent deux fois à Canberra là où ils sont hébergés… Une fois de plus, le lobbying anglo-saxon apparaît clairement toujours accompagné d’une bonne d’hypocrisie. Et ce n’est pas fini !

Et oui, ce soir (pour nous), il y a France-Angleterre ! Allez les Bleus ! Surtout face à la perfide Albion !

Composition de l’équipe :

1/Tuani KAFOA (Air - Hagetmau) – 2/Julien FIOR (Terre - Anglet) - 3/Florian LAPEYRADE (Marine – Aviron Bayonnais)

4/Gérald LESTRAT (Marine - RC Toulon) - 5/Melvin BOSSOREIL (Gendarmerie – US Thuir)

6/Antoine ROBICHON (Air - Voiron) – 7/Frédéric PLANAS (Terre - US Tyrosse) – 8/Manuel BIDART (Marine - RC Toulon)

9/Benoît BREYSSE (Gendarmerie - Agde) – 10/Cédric JACOB (Air - Orsay)

12/Cédric DARIO (Terre – Laroque Balesta) – 13/Pierre BOUTEILLER (Gendarmerie – La Réole)

11/Jimmy PEUCHAUD (Marine – US La Seyne) – 14/Samir BEKHIRA (Gendarmerie - Prades)

15/Sébastien BENASSIS (Marine – Aubagne)

Remplacants :

Jordan SENECA (Marine – Stade Français)

Franck CARRERE (Air – Gujan-Mestras)

Aymeric PORTALIER (Marine – RC Vallée du Gapeau)

Erwan GELY (Terre – Bon Encontre)

Christophe DESVAUX (Terre - ACBB)

Fabrice VALETTE (Marine – RC Carqueiranne Hyères La Crau)

Erman MUSSARD (Terre –Morlaas) 

Notre début dans la compétition s’est donc soldé par une défaite devant la British Army, sur un score sans appel de 36-11

La BA a acquis sa victoire en première mi-temps grâce à une puissance et une vitesse de jeu très supérieures. A cela s’ajoutent plusieurs plaquages ratés et peut-être le stress de la compétition avec une première confrontation franco-anglaise pour bon nombre de nos joueurs.

Le rythme imposé par les britanniques en 1ére mi-temps nous a asphyxié au propre comme au figuré avec 4 essais encaissés, pas forcément sur des actions construites.

Le repos à la mi-temps permet à Fifi de "recadrer" l’équipe dans les vestiaires. La deuxième mi-temps présente un tout autre visage avec des français plus agressifs et plus dominateurs, en particulier en mêlée et dans les groupés pénétrants.

Le score évolue par une parité au nombre d’essais marqués. A l’issue de la rencontre, le manager anglais nous avoue qu’il n’a pas vu son équipe (où évoluent 6 joueurs fidjiens) pratiquer ce rugby complet à un tel rythme…depuis 18 mois...

Samir Bekhira est élu joueur français du match.

L’après-match se déroule dans le superbe club house du club local qui accueille cette journée et nous offre un excellent buffet au terme duquel l’équipe regagne sa base …aérienne de Richmond.

T.G. Millner Field, Eastwood

British Army bat Sélection France Militaire 36 – 11 (Mi-temps : 31 – 6)

(BA : 5E / 4T/ 1P – France : 1E (Robichon)/ 2P (Jacob))

BA : 1 carton jaune (brutalité)

France : 2 cartons jaunes (Bouteiller, Breysse)

Les blessés actuels de l’infirmerie :

Arnaud Allemand (genou)

Reprise progressive de l’entraînement pour Stéphane Desvaux.

Erratum à propos de la liste des joueurs : Yannick Barabant appartient à l’armée de terre et non à la gendarmerie.

Le prochain match se déroule dimanche 9 octobre à 18h HL (soit 9h H de Ustaritz) au Viking Park de Canberra et nous opposera à la Police samoane, match décisif pour la qualification en quart de finale.

Le staff

Lien utile : http://www.idrc2011.com

La phrase du jour : « si le rugby a été inventé par un anglais et le beau jeu par les français (le « French flair »), les règles l’ont été pour permettre aux anglais de battre les français, sur le terrain comme en dehors… »

Une réponse pourrait être donnée par cette vidéo... Tonga - France même faute, peine différente (carton jaune + 21 jours de suspension)....

 
Les plaquages cathédrales d'Estebanez et Hufanga